5 mai 2012

Stratégie victorieuse

Lorsque le groupe Fiat avait sauvé le groupe Chrysler de la faillite en 2009, les analystes avaient redouté que le constructeur de Auburn Hills n'y entraîne également le groupe italien. Mais les résultats financiers du premier semestre 2012 montrent clairement que le groupe américain en phase ascendante atteint ses meilleurs résultats depuis 13 ans. De plus avec 473 millions de profit, la marque américaine tire en avant toutes les autres compagnies du groupe dans une proportion de plus de 70%.

Cependant, le groupe Fiat est encore fortement dépendant de son marché national, qui a vu les ventes de voitures personnelles sombrer de 18% en Italie. Or la péninsule, à l'instar d'autre pays européens, traverse une période de basse conjoncture, liée à l'introduction de la monnaie unique et à la crise de la dette souveraine. Selon Sergio Marchionne, ce niveau n'avait plus été vu depuis 1983 et s'il reste de nombreuses incertitudes quand à l'avenir, le groupe FIAT possède suffisement de liquidités pour faire face à la baisse des marchés européens. Ces résultats ont été crédité par les agences de notation et la note du groupe FIAT a passé de BB- à BB.

Le groupe FIAT agit sagement en privilégiant les marchés où la conjoncture est bonne, comme le marché américain. L'économie yankee  en phase de réhabilitation rend l'investissement dans Chrysler hautement profitable. le groupe Fiat bénéficie de la diversité que ce groupe procure, que ce soit en terme de marché, de marque, de modèles, d'approvisionnement ou d'investissement. D'autre part, l'Amérique du sud continue à bien se porter et l'investissement dans la filiale Automoveis permet à FIAT de caracoler en tête des ventes, ce qui console du marché européen en plein marasme. Associé à sa filiale Chrysler, le groupe FIAT a repris pied en Russie et en Chine, où des modèles adaptés à ces marchés seront proposés. En Inde, le groupe FIAT prend ses distances vis-à-vis de TATA et tente de se rapprocher de Suzuki Maruti.

En définitive, on peut dire que si le groupe Chrysler est maintenant en train de sauver la situation financière du groupe FIAT, c'est grâce aux investissement consentis par le groupe italien, du point de vue technique, stylistique, qualitatif et productif. Le groupe italien a réussi ce tour de force grâce à ses unités de production indépendantes telles COMAU dans la robotique, FPT dans les moteurs ou enore FIMM dans l'électronique. En mettant à disposition des Américains les technologies, le raffinement et le savoir-faire italien, FIAT a rendu Chrysler plus fort et s'est constitué un tête de pont aux États-Unis.

FIAT a rendu les modèles américains patauds, mal finis et gourmands en carburant plus raffinés et efficient grâce à l'emploi de technologie FIAT, comme l'injection électronique directe ou la boîte de vitesse à double embrayage. De nouvelles architectures développées pour ALFA ont fait le voyage en Amérique et sont nées à nouveau sous la marque Dodge. Laquelle Dodge sert de base à une nouvelle Fiat dans la conquête de la Chine. Durant le même laps de temps, FIAT s'est détournée du marché européen moribond où elle ne présente plus de nouveautés, mais seulement des rebadgeage de modèles américains.

Depuis trois ans que le groupe FIAT mobilise toute son énergie et ses ressources pour ses marques nord américaines, il aspire a une plus grande main-mise sur le groupe Chrysler, mais butte sur le prix élevé que demande le syndicat des travailleurs américains de l'automobile qui détiennent encore plus de 40% de l'entreprise. Heureusement pour FIAT, Marchionne et Obama ont prévu une clause de préférence qui autorise le groupe FIAT à racheter le groupe Chrysler par tranches annuelles de 3.32%.

Tant que le groupe FIAT ne possède pas 100% du groupe américain, il ne peut effectuer une intégration complète de Chrysler et en attendant le rétablissement du marché européen, le groupe FIAT doit continuer de produire en dessous de ses capacité dans ses usines italiennes.

Source   :   Wikipedia   (page mise à jour le 02/07/2012)